EDF communique très largement sur ses efforts pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais ses discours collent mal avec la réalité. Car si l’entreprise réduit ses émissions de CO2 en France, elle les augmente en Europe de l’Est.
Une stratégie qui pose la question du rôle de l’Etat français (actionnaire à 84%) alors que la loi sur la transition énergétique vient d’être votée. Une transition énergétique qui ne semble pas s’appliquer à cette entreprise publique en dehors des nos frontières.
EDF est le premier producteur d’électricité nucléaire au monde, défendant l’énergie atomique comme le « pivot d’une production d’électricité compétitive, sûre et sans CO2. »
Ce que EDF se garde bien de souligner, c’est qu’il investit dans le charbon, en particulier en Europe de l’Est. Or, ce combustible est un gros émetteur de CO2. Dans ses communiqués et ses rapports annuels, l’entreprise range la plupart du temps ses centrales à charbon sous l’appellation générale de « centrales thermique », En France, EDF gère encore plusieurs centrales à charbon dont certaines fermeront dans les prochaines années parce qu’elles ne respectent pas les nouvelles normes européennes. C’est surtout en Pologne que EDF mise sur le charbon. Le groupe français y exploite notamment la centrale de Rybnik, qui fonctionne intégralement au charbon avec une puissance équivalente à la centrale nucléaire alsacienne de Fessenheim.
La centrale de charbon RWE de Neurath, en Allemagne, le 14 novembre 2013. REUTERS/Ina Fassbender
EDF vend ses nouvelles centrales à charbon comme les plus propres mais elles produisent certes plus d’électricité avec moins de charbon, mais continuent d’émettre de grandes quantités de CO2 dans l’atmosphère. Délocaliser sa pollution, c'est tout le concept du pollueur non payeur, tout en valorisant son image, très fort...
Nous avançons vers une transition énergétique locale, qui se moque bien des enjeux européens et mondiaux.