Une empreinte énergétique négligée mais rarement négligeable, l'Energie grise

Le concept de l’énergie grise comptabilise toute l’énergie dépensée sur un cycle de vie complet d’un service ou d’un produit : fabrication, commercialisation, utilisation et fin de vie.
Ce concept est important car, dans 95 % des cas, les réflexions portent uniquement sur la phase d’utilisation.
Or, dans de nombreux secteurs d’activité, et notamment dans l’informatique, il y a souvent plus d’énergie dépensée en dehors de la phase d’utilisation. Et le facteur d’émissions de gaz à effet de serre est bien plus important lors de la fabrication en Chine que lors de l’utilisation en France. Si bien que ne pas prendre en compte l’énergie grise revient à passer à côté du problème.
On fait bien des économies d’énergie en partie pour limiter le réchauffement climatique, non ?

Prenons un exemple : la fabrication d’un iPhone 5 en Chine émet 57 kg de gaz à effet de serre (environ 50 kWh d’énergie) alors que son utilisation en France émet tout au plus quelques kg par an (moins de 15 kWh par an). Débrancher le chargeur c’est bien. Mais le geste le plus efficace pour faire des économies d’énergie est clairement d’utiliser le plus longtemps possible son smartphone avant d’en racheter un. Le raisonnement est le même pour tout les objets de la vie courante : maison, voiture, réfrigérateur, etc. D’autant qu’au-delà de l’énergie, le renouvellement compulsif des biens de consommation se traduit par des pollutions, épuisement des ressources non renouvelables, etc.

Autre exemple : un kilo de haricots frais du Kenya est peut-être moins cher que le même kilo produit en France durant la saison normale, mais l’énergie grise qu’il contient, due au transport par avion, est une douzaine de fois plus élevée;
à distance de transport identique, un mètre cube d’isolant en fibre de chanvre à une énergie grise équivalente à 40 kWh, quand le même volume de laine de verre en nécessite environ huit fois plus.
Autrement dit, plus le produit est complexe, plus “l’addition” est lourde et plus il est préférable de l’éviter ou, à défaut, de le faire durer pour amortir son énergie grise sur plusieurs années.

Pour "Sénart citoyens" si l’on ne parle pas plus d’énergie grise cela pourrait bien être parce qu’elle permet d’établir certaines vérités et de faire des choix peu compatibles avec les bases de notre société de consommation.
A méditer...

1 commentaire:

  1. Clémence de Catarino17 janvier 2014 à 14:20

    Comment opérer une désacralisation de l'hédonisme consumériste, notamment chez les jeunes, et comment arriver à créer un impact semblable à celui de la publicité, mais dans le sens inverse ? Tel est la question.

    RépondreSupprimer